cancer du sein

Octobre rose : vers un dépistage du cancer du sein personnalisé ?

Le cancer du sein est le plus fréquent des cancers chez les femmes. On estime en Belgique qu’1 femme sur 9 sera touchée par ce cancer. C’est beaucoup ! La bonne nouvelle : la mortalité par cancer du sein diminue au rythme incroyable de 2 % par an. Nous le devons aux progrès des prises en charge thérapeutiques et aux pratiques de prévention. Reste que l’incidence du cancer du sein en Belgique est la plus élevée au monde, une caractéristique peu enviable pour laquelle les médecins n’ont toujours pas d’explication, mais une seule recommandation : faites-vous dépister !

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Le dépistage sauve la vie !

Les nouvelles statistiques mondiales sur le cancer sont alarmantes. En 2018, 18 millions de nouvelles personnes ont été touchées par le cancer. Un homme sur cinq et une femme sur six dans le monde développent un cancer au cours de leur vie. Un homme sur huit et une femme sur onze meurent de la maladie. Chez les femmes, le cancer du sein est le plus fréquent.

Pour le Dr Christopher Wild, directeur du CIRC (Centre international sur la recherche contre le cancer) : « Ces nouveaux chiffres montrent qu’il reste beaucoup à faire face à l’augmentation alarmante du cancer à l’échelle mondiale et que la prévention a un rôle essentiel à jouer. Des politiques efficaces de prévention et de détection précoce doivent être mises en œuvre de toute urgence pour compléter les traitements afin de contrôler cette pathologie dévastatrice ».

Situation inquiétante en Belgique

En Belgique, près de 10.500 nouveaux cas de cancer du sein sont diagnostiqués tous les ans, soit une femme sur neuf. « C’est une incidence élevée, qui est expliquée en partie par le vieillissement de la population. Mais c’est surtout l’évolution de nos modes de vie qui est en cause. Un seul exemple permet de mesurer ce changement : le corps des femmes est fait pour avoir un premier enfant à 14 ans, avec un fonctionnement de la glande mammaire durant 2 ans. L’activation de cette glande mammaire au plus tôt est une protection contre le cancer. Aujourd’hui, les femmes sont plus actives socialement, elles allaitent peu ou pas, elles font moins d’enfants, et beaucoup plus tard ! Notre corps n’est plus tout à fait en phase avec nos comportements sociaux », explique le Professeur, Martine Piccart, oncologue à l’Institut Bordet.

Dépistage généralisé

L’objectif premier d’Octobre rose est de dépister et de sensibiliser les femmes qui ne font jamais de mammographie. Tous les deux ans, les programmes de dépistage s’adressent aux femmes âgées de 50 à 6  ans. Un défi important quand on connaît les chiffres de ce programme de dépistage organisé : en l’occurrence un taux de participation de 11 % à Bruxelles et de 7,5 % en Wallonie, soit un taux parmi les plus bas d’Europe. En Flandre, ce taux avoisine les 58 %. On est loin de l’objectif européen du mammotest qui est de 75 % ! « Pourtant, le dépistage sauve de nombreuses vies. En effet, si l’on pose le diagnostic au stade 1, la survie relative après cinq ans est de presque 100 %, alors que s’il est posé au stade 4, avec la maladie métastasée, elle est inférieure à 30 % », insiste la spécialiste.

Vers un dépistage personnalisé

A côté de ce dépistage généralisé sur une tranche d’âge (50-69 ans), un dépistage personnalisé est à l’étude. « Les nouvelles recherches montrent l’intérêt de s’orienter vers un dépistage personnalisé, sans perte de qualité, d’efficacité ni de sécurité », explique le Dr Jean-Marie Nogaret, chirurgien et responsable de la Clinique de chirurgie gynéco-mammaire à l’Institut Bordet. « Un dépistage optimal serait un dépistage réalisé par des sénologues spécialisés et agréés, qui commence dès 40 ans, vu le nombre de patientes qui développent un cancer du sein à partir de cet âge. Il devrait avoir lieu tous les ans jusqu’à la ménopause. Ensuite, on pourrait envisager un contrôle tous les 18 à 24 mois. Il y a un véritable intérêt à poursuivre activement des recherches sur les façons de moduler à l’avenir notre politique de dépistage, en testant des approches par stratification du risque, sur des bases objectives et mesurables, c’est pour cette raison que l’Institut Bordet travaille au niveau international au projet MyPeBS (My Personal Breast Screening) ».

 

 

 

 

 


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