Elles sont invisibles, difficiles à cerner et finalement assez abstraits. Pourtant, les hormones ont une grande influence sur notre corps. Lorsqu’elles sont en équilibre, vous rayonnez, vous dormez bien et vous vivez pleinement votre vie. Mais lorsque la balance tangue au cours de la ménopause, votre esprit et votre corps sont embarqués dans de véritables montagnes russes. La bonne nouvelle : il y a plusieurs choses que vous pouvez faire pour limiter les effets négatifs de la ménopause sur votre bien-être.
La ménopause peut causer une centaine de plaintes différentes. Heureusement, elles n’apparaissent pas toutes chez tout le monde, mais même un ou deux des symptômes peuvent déjà chambouler votre vie. C’est le cas d’un mauvais sommeil, assez fréquent, au cours duquel on passe subitement d’une sensation de chaleur intense à un froid glacial. Mais on peut également souffrir d’importants changements d’humeur, d’une perte de cheveux ou de fatigue. Faut-il pour autant s’en faire une raison ? Absolument pas. Vous pouvez décider d’appréhender et de soutenir votre équilibre hormonal et d’en faire un ami plutôt qu’un ennemi.
Traitement hormonal substitutif
Ceci évoque peut-être chez vous l’hormonothérapie, ou, au contraire, vous préférez éviter d’y penser car l’hormonothérapie (HRT) n’a pas la cote. On la dit cancérigène, provoquant une dépendance et supprimant votre propre sécrétion hormonale. La conseillère en ménopause Leen Steyaert explique : “Avant d’en juger, il est important de pouvoir distinguer les hormones synthétiques traditionnelles, telles que la pilule contraceptive, des hormones bio-identiques. »
Les hormones synthétiques sont des hormones produites par l’industrie pharmaceutique. Leur composition diffère des hormones (sexuelles) que nous produisons naturellement. Mme Steyaert : Elles sont plus difficiles à détoxifier que nos propres hormones et elles restent donc bloquées plus longtemps. Elles inhibent les effets positifs de l’œstrogène sur la sérotonine et le cœur, peuvent provoquer des maladies coronariennes, et ne protègent que l’utérus contre le cancer mais pas les seins. En outre, les effets secondaires sont similaires aux symptômes d’une carence en progestérone : ils réduisent l’énergie et augmentent l’appétit, la rétention d’eau et la prise de poids. Elles induisent une augmentation du cholestérol LDL et une diminution du cholestérol HDL, et favorisent les nausées, l’acné et la chute capillaire. Pourtant, pour des raisons financières, ils sont encore toujours prescrits par l’industrie pharmaceutique. C’est pourquoi il est important de consulter un médecin compétent en hormones bio-identiques”, explique la consultante en ménopause. Le médecin orthomoléculaire Rudy Proesmans tente d’aller plus loin encore dans ses explications : “Les femmes déjà sujettes au cancer du sein ne devraient effectivement pas prendre d’œstrogènes, tout comme les hommes atteints d’un cancer de la prostate doivent éviter la testostérone. Mais dans le cas contraire, il n’est pas correct d’affirmer que les hormones augmentent le risque de développer un cancer du sein. Ce « raisonnement logique » ne tient pas la route et ce lien est à l’origine de nombreux malentendus.
Hormones bio-identiques
Les hormones bio-identiques sont la même composition que vos propres hormones. Il s’agit généralement d’une combinaison de progestérone et d’œstradiol, les hormones sexuelles féminines. Mais les hormones telles que la testostérone, la DHEA, la prégnénolone, l’hydrocortisone et l’aldostérone sont également fournies sous forme d’hormones bio-identiques. Leen : “Les hormones bio-identiques sont administrées pour réguler les niveaux hormonaux des femmes. Ces hormones se comportent de manière identique aux substances propres de notre corps Les avantages sont principalement le confort de la femme (physique et mental), la protection contre l’ostéoporose et la réduction du risque de maladies cardiovasculaires, moins de plaintes vaginales et de problèmes de vessie. De plus, la progestérone bio-identique protège justement contre le cancer du sein et a un effet stimulant sur la libido et la régénération osseuse, selon Leen. La différence se constate déjà après une semaine. “Les hormones bio-identiques font disparaître très rapidement les sueurs nocturnes et les bouffées de chaleur. En règle générale, l’absence de bouffées de chaleur est une sorte de jauge pour vérifier l’efficacité de hormones bio-identiques. Si les bouffées réapparaissent après un certain temps, cela signifie sans doute que la dose est trop faible. Il est également possible de contrôler si les taux d’hormones sont à un niveau correct par une prise de sang ».
Transition ou dépression ?
Une autre chose que la consultante en ménopause rencontre régulièrement est que les médecins interprètent mal les plaintes des femmes ménopausées. « Au lieu que la (pré)-ménopause soit reconnue, on rentre parfois de chez le médecin avec une prescription pour un antidépresseur au lieu de conseils sur les choses à faire pour contrer ces fluctuations hormonales. » Un diagnostic correct et un traitement adéquat sont d’autant plus importants. « Les femmes s’inquiètent parfois inutilement et une dépression combinée avec des antidépresseurs peut réellement vous casser. Cela permettra sans doute de se débarrasser des sentiments dépressifs, mais cela ne résout pas le réel problème.”
Et Dr Proesmans le reconnait également : “Je vois des patientes prendre des antidépresseurs pour des plaintes dépressives développées à cause de la ménopause. Il en va de même pour les somnifères pour les troubles du sommeil ou les anti-inflammatoires pour les autres troubles de la ménopause. A ce moment-là, ces femmes seraient mieux aidées avec des hormones bio-identiques : les plaintes disparaissent d’elles-mêmes et les hormones ont même un effet anti-âge et protègent contre les maladies. Mais elles doivent être prescrites correctement par un médecin compétent en hormonothérapie. »
Le bon mode de vie
Mais la toute première manière d’équilibrer ses hormones est d’adopter un bon mode de vie. Et cela se résume à cinq choses : manger sainement, bouger et dormir suffisamment, réduire le stress, limiter sa consommation d’alcool et éviter la nicotine. Une consommation importante de viande, de graisses et de sucre entraîne davantage de plaintes liées à la ménopause. « Une alimentation saine, riche en isoflavones et en iode, est associée à une diminution des plaintes liées à la ménopause. » Cela pourrait aussi être une des raisons pour lesquelles les femmes japonaises semblent avoir moins de plaintes liées à la ménopause (le mot « bouffée » de chaleur ne se traduit même pas en japonais !) : en moyenne, les femmes japonaises mangent davantage de soja fermenté (isoflavones) et d’algues (iode). « Notre alimentation occidentale est vraiment exécrable à cet égard. Et les Japonais bougent bien plus que nous aussi, en moyenne”. Un facteur supplémentaire d’un mode de vie sain, qui s’accompagne d’un poids sain, est bien entendu de vieillir sainement. En outre, un mode de vie sain permet aux femmes d’influer, dès leur jeune âge, sur leur santé postménopause. “Moyennant des petits ajustements, l’on peut traverser facilement la ménopause, sans avoir besoin d’une prescription pour des hormones. Le mode de vie demeure toujours la base.
Si un mode de vie sain ne suffit pas à faire disparaître les plaintes, et vous n’êtes pas confortable avec la prise d’hormones, ou celle-ci n’est pas indiquée médicalement, il existe encore d’autres options selon Proesmans. Les compléments alimentaires sont ainsi un excellent outil en plus d’une alimentation saine et variée. “Les suppléments peuvent faire toute la différence entre ne pas être malade et être au mieux de sa forme”, commence-t-il. « Ce qui donne les meilleurs résultats, ce sont les isoflavones végétales de soja car elles sont comparables aux hormones œstrogènes féminines. De nombreuses femmes s’en accommodent et se passent ainsi d’hormonothérapie.” Il recommande par ailleurs une supplémentation d’iode en association avec la tyrosine pour soutenir la thyroïde, les acides gras oméga-3, la vitamine D, B12 et K2. Mais cela n’est-il pas mauvais pour le foie ? « Non, c’est un mythe ».
Hormones ou pas ?
Il est important de discuter et de peser l’efficacité par rapport aux possibilités de thérapie alternative (non hormonale) en concertation avec un médecin qui connaît bien l’hormonothérapie. Une bonne explication de tous les avantages et inconvénients de l’hormonothérapie autant que de la thérapie non-hormonale permet de faire un choix en toute connaissance de cause. “Certaines de ces solutions peuvent bien fonctionner pour une personne, et pas du tout pour une autre. Tout dépend d’une personne à l’autre, il n’y a pas de solution unique. Mais quoi qu’il en soit, cela tient avant tout à un mode de vie sain”, conclut Dr Proesmans. Mme Steyaert le rejoint entièrement : “Cela ne rime à rien de demander à votre médecin de vous prescrire des hormones si vous n’avez pas également un mode de vie sain et espérez qu’un traitement hormonal substitutif règlera à lui seul les problèmes liés à la ménopause. Vous êtes entièrement responsable de votre propre santé, tout comme vous choisissez vous-même de prendre ou non des hormones bio-identiques. ».
Leen Steyaert est une thérapeute orthomoléculaire spécialisée et KPNI, et en tissu mammaire, spécialisée dans la ménopause. Elle est l’auteur de cinq livres sur la santé, dont « Your menopause plan » et « About Breasts ».
Dr Proesmans est un médecin spécialisé dans la médecine orthomoléculaire. Il veut guérir les gens en modifiant leur « style de vie ». Ce que vous mangez chaque jour, l’exercice physique, votre état mental déterminent votre santé. Les tests sanguins fonctionnels sont à la base des thérapies.
Il est l’auteur de deux best-sellers : « Une santé optimale sans médicaments » et « Une immunité optimale ».