Partager sa maison : bonne ou mauvaise idée ? - Page 2 sur 2

par Martine Dory

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Chantal, 69 ans, veuve, habite depuis 40 ans dans la même maison construite avec son mari à la campagne. Chantal y vit seule. Elle envisage de la vendre pour s’installer dans un appartement, mais étrangement, aucune tentative de vente n’aboutit. Comme si elle n’était pas vraiment décidée à partir…
D’autres alternatives ? Y aménager un appartement pour accueillir une personne seule. Ou -c’est l’idée de son fils- aller habiter chez ses enfants qui sont prêts à aménager chez eux, un appartement indépendant.
Réponse de Chantal : « Hors de question ! Je tiens trop à ma liberté, je n’ai pas envie de partager mon espace, que ce soit chez moi et encore moins chez mon fils. Je l’adore, mais je sens qu’il va envahir mon territoire. Et juger ma façon de vivre… ». En attendant, tant qu’elle n’a pas trouvé LA formule idéale, Chantal se ronge…

La question de Chantal, mais aussi de Jacques, Ingrid, Bernadette et les autres, est essentielle pour qui veut partager un lieu de vie. La notion de territoire. Chez toi, chez moi, chez nous ? Comment organise-t-on le « chez soi » de chacun pour ne pas, tôt ou tard, se sentir à l’étroit, ou « surveillé », ou dérangé, même avec les meilleures intentions du monde ? Cela demande une vraie démarche pour trouver cette alliance entre soi et l’autre. Une réflexion de fond qui peut être un démarrage en fanfare et en amitié pour une autre phase de vie. Mais qui ne va pas sans cet indispensable engagement de part et d’autre pour que « ça marche » !

Comme Marie, 50 ans, qui a franchi le pas. Depuis un an, elle vit dans un tout nouveau complexe d’habitat groupé écologique :
Mes enfants ont été très surpris de ma décision de commencer une autre vie ailleurs, en me greffant à ce projet novateur ! Cela ne s’est pas fait du jour au lendemain. J’ai assisté à de nombreuses réunions avec les autres futurs habitants pour que chacun puisse s’exprimer sur ses besoins et ses attentes. Un coach est même venu de l’extérieur pour animer nos réunions et nous permettre de mettre en place une vision et une charte commune. Et comme la vie « n’est pas un long fleuve tranquille », nous nous sommes engagés à nous réunir une fois par mois pour faire le point sur notre cohabitation. Et l’ajuster, si nécessaire. Harmonie et cohérence sont à ce prix.