La vie amoureuse a beaucoup évolué et ne rime plus guère avec toujours à l’heure actuelle. Le nombre des divorces est là pour l’attester. En 2021, il y en a eu 22.156 en Belgique, ce qui représente une hausse de 4% par rapport à l’année précédente alors qu’il y a eu 40.836 mariages. Si l’on en croit les statistiques belges, la durée moyenne d’une vie de couple marié est de 15 ans. Bien plus que ce que Frédéric Beigbeder avançait dans son célèbre roman L’amour dure 3 ans mais bien moins que les très nombreuses années d’engagement de nos grands-parents.
Les femmes demandent la séparation
Et justement, ces plus âgés ne sont pas en reste, côté divorce. Iels sont même de plus en plus nombreux.ses à choisir de se séparer puisque le nombre de ruptures amoureuses des plus de 50 ans a doublé en 20 ans. Les raisons sont nombreuses : ennui, lassitude, évolutions différentes, départ des enfants, crainte de passer sa retraite et le temps libre qu’elle offre avec une personne que l’on n’aime plus, infidélité, acceptation sociale du divorce, besoin d’indépendance… Et dans 75% des cas, ce sont les femmes qui demandent la séparation !
Les hommes restent actifs sur le marché des rencontres
Mais que font ces quinquas redevenus célibataires ? Recherchent-iels de nouveaux partenaires ? S’inscrivent-iels sur des sites de rencontres ? Restent-iels célibataires ? Les hommes et les femmes ont-iels les mêmes attentes de vie ? Bien des études sociologiques ont constaté que les hommes se remettent bien plus que les femmes sur ce que nous appellons le “marché de l’amour”, tant aujourd’hui il y a une véritable industrie des rencontres en ligne. De plus, le terme de “marché” fait bien comprendre que vivre une rencontre amoureuse est un processus qui répond à des lois et normes aussi socio-culturelles que genrées. On constate d’ailleurs qu’après 50 ans, ces messieurs sont non seulement plus nombreux à rechercher l’amour mais qu’ils ont aussi plus de chance de reformer un couple que les femmes ! Une dernière étude de 2021 (1) menée aux États-Unis auprès de 2.835 femmes et 1.875 hommes, confirme cette réalité, constatant que les hommes restent actifs sur le marché des rencontres et vivent leur sexualité plus longtemps que les femmes.
Vieillir est différent pour un homme et une femme
Pourquoi ? Tout d’abord parce que notre société n’envisage pas le vieillissement des hommes et des femmes de la même façon. Pour les premiers, les cheveux grisonnants, les rides et l’expérience des années sont plutôt des avantages et pour les secondes des désavantages. La séduction féminine passe encore et toujours par les exigences de jeunesse, beauté, minceur, soin, élégance. On arrête là pour ne pas déprimer… Sans compter que les femmes âgées s’en sortent moins bien que les hommes en terme de stabilité financière, de santé et de logement, en raison des effets combinés de l’âgisme et du sexisme. Pas de quoi les rendre séduisantes aux yeux de certains.
Dès lors le vieillissement avantage les hommes plus âgés sur le marché des rencontres et de la sexualité. De plus ces messieurs préfèrent bien souvent des femmes plus jeunes qu’eux. Il a été même observé que plus ils sont âgés, plus ils se remettent en couple avec des femmes bien plus jeunes qu’eux. La différence d’âge se creuse quand les hommes vieillissent. Tout comme bien des études montrent qu’ils se méfient des femmes qui ont déjà connu un ou plusieurs divorces…
Vive la liberté !
Autre raison de ces différences entre quinquas célibataires hommes et femmes : ces dernières ont souvent moins envie d’une relation et de se marier que les femmes plus jeunes. Quand elles ont déjà connu la vie de couple, elles savent le quotidien de la vie à deux, le poids bien plus lourd pour elles des charges ménagères et de l’éducation des enfants. Elles rêvent dès lors d’indépendance et souhaitent renoncer aux responsabilités de soins. Embrasser le célibat est dès lors un moyen de vivre de façon autonome et indépendante. Enfin la liberté et la possibilité de s’occuper de soi !
Pour de plus en plus de quinquas et de sexagénaires, l’idée de vivre sa retraite avec une personne à laquelle on n’est plus attaché ou qui a changé n’enthousiasme plus guère et bien des personnes préfèrent vieillir seules que mal accompagnées. Les femmes sont d’ailleurs plus nombreuses à choisir la vie en solo. Il faut dire que souvent, elles ont donné de leur personne et assumé au quotidien nombre de tâches domestiques pour que le couple et la famille soient épanouis. Elles n’ont plus envie de poursuivre ce sacrifice ménager.
(1). Lisa R.Miller, Justin R.Garcia, et Amanda N.Gesselman ont publié “Dating and sexualities across the life course: The interactive effects of aging and gender” en 2021 dans Journal of Aging Studies.
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