chérophobie

Chérophobie, quand l’idée de bonheur rend triste

Si certains croquent la vie à pleines dents, d’autres ne peuvent se résoudre à vivre heureux. Une attitude qui porte un nom : la chérophobie.

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Dans votre cercle amical, vous avez certainement la bonne copine au rire communicatif, qui voit tout en rose bonbon. Mais aussi, sans doute, cette autre amie qui a toujours une bonne excuse pour ne pas sortir entre filles. Dans l’affirmative, vous avez une chérophobe parmi vous.

La chérophobie : de quoi s’agit-il ?

La chérophobie pourrait se traduire par la crainte de ces moments de bonheur qui peuplent le quotidien. Aucune définition scientifique n’existe réellement car la chérophobie n’est pas reconnue comme un réel trouble mental. L’individu chérophobe a peur du bonheur car il craint d’en payer le prix plus tard, avec des moments malheureux comme conséquence. «Pour lui (ou elle) le raisonnement est simple : si je vis aujourd’hui ce moment de bonheur, il va ensuite m’arriver quelque chose de mal. Une phobie fréquemment liée à un traumatisme vécu dans le passé. De peur de revivre ce moment, le chérophobe essaie alors de se soustraire à tout ce qui se rattache au bonheur » explique Claudia Callewaert, psychologue.

Quels sont les symptômes les plus fréquents ?

Pour le patient chérophobe, l’important est de rejeter tout ce qui peut être jugé comme moment heureux. Il évitera ainsi de participer à tout événement public ou familial. Comme une soirée festive, un anniversaire voire une réunion d’entreprise. Autant d’exemples pour lesquels la personne chérophobe va imaginer des prétextes pour les éviter et ne pas se sentir mal à l’aise. Une attitude qui lui vaut l’étiquette de misanthrope. Non sans justesse, car le chérophobe aime être seul, se renfermer sur son univers de mélancolie teinté de fatalisme. Quitter sa zone de confort lui fait horreur. Même si le bonheur constitue une notion acceptée pour les autres, il s’imagine qu’il ne peut pas durer. Et cherche donc à l’éviter. A tout prix.

Quelles solutions apporter ?

« La chérophobie est une pathologie pour laquelle il n’existe pas de traitement particulier, comme pour le cas d’une dépression. Ce qui ne veut pas dire pour autant que rien ne doit être envisagé. Il faut juste du temps, beaucoup de temps pour arriver à un résultat. La chérophobie n’est pas irréversible » déclare Claudia Callewaert.
L’aide d’un psychologue s’avère-t-elle nécessaire pour sortir de ce cercle vicieux ?«Oui, avec un objectif à remplir : aider le patient chérophobe à se rendre compte que tout moment de bonheur n’est pas forcément suivi de malheur. Cet objectif passe par des exercices de relaxation mais aussi par l’accompagnement de la personne au sein de moments de partage en famille ou de sorties avec les amis. Pour que les moments de bonheur en société soient perçus comme un élément positif à rechercher, sans craindre que le ciel ne lui tombe sur la tête. Même si ce n’est pas joyeux d’inviter un chérophobe, il reste important de ne pas le laisser seul. L’aide des amis et de la famille reste capitale » souligne encore Claudia Callewaert. Qui ajoute aussi dans la liste des traitements l’efficacité des thérapies cognitives et comportementales (TCC). Pour rompre les cercles vicieux dans lesquels le chérophobe tend trop souvent à s’enfermer.


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