trichotillomanie

Comment gérer sa trichotillomanie

Si certains ne peuvent s’empêcher de se ronger les ongles, d’autres s’attaquent à leurs poils et cheveux. Un trouble compulsif qui porte un nom : la trichotillomanie.

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S’arracher les cheveux. Une locution fréquemment utilisée pour exprimer un souci. Mais pour certaines femmes, il s’agit plutôt d’un symptôme visible d’un trouble méconnu : la trichotillomanie. Un comportement aux effets pénibles, tout à la fois physiques et psychologiques. Un trouble pour lequel un accompagnement s’avère possible.

La trichotillomanie, de quoi s’agit-il ?

La trichotillomanie est un trouble obsessionnel compulsif, souvent chronique, lié à un comportement anxieux. Les effets de la trichotillomanie se manifestent par l’auto-arrachage des cheveux, des sourcils, des poils sur l’ensemble du corps. Un arrachage qui n’est pas toujours ciblé sur une zone précise. La trichotillomanie est régulièrement associée à un autre trouble : la trichophagie. Soit l’ingestion des poils et cheveux arrachés, avec de possibles complications sur le système digestif, comme un risque d’occlusion. « Non seulement ce trouble peut engendrer une calvitie précoce, mais il agit aussi sur la vie sociale du sujet. Avec un repli sur soi provoqué par de la honte ressentie », explique Nathalie Moens, coach comportementaliste. Selon les données disponibles, environ 80 à 90% des cas étudiés seraient des femmes. (source : msdmanuals.com). Pourquoi ? « Parce que les femmes acceptent davantage de parler de leur problème », répond Nathalie Moens.

Un trouble à l’origine incertaine

Quels sont les éléments déclencheurs ? Une question à laquelle les rares études disponibles n’apportent pas de réponses unanimes. Les origines de cette manie, pas toujours qualifiée de pathologie dans les manuels, se révèlent plutôt évasives. Mais le principal élément déclencheur cité serait lié à une mauvaise image de soi, génératrice de sentiments d’angoisse et d’anxiété. « S’arracher les cheveux ou les poils permettrait à ces personnes de faire retomber la pression. Mais cet auto-arrachage peut aussi n’être qu’un dérivatif pour tromper l’ennui » explique Nathalie Moens.
 Plusieurs études évoquent des liens possibles avec le terrain génétique ou les conséquences d’un traumatisme vécu ou d’une dépression.

Quel accompagnement envisager ?

La personne concernée peut avoir le réflexe de consulter un dermatologue. Mais ce spécialiste ne pourra pas apporter la solution la plus efficace. Le trouble détecté et le souci de le résoudre accepté, la réponse ne peut relever que de la psychothérapie. Avec un suivi régulier avec le psychologue ou le psychiatre. Une approche thérapeutique qui se veut multiple, sans résultat immédiat. La solution réclame de la patience et passe par des séances de TCC (thérapie cognitivo-comportementale) au succès reconnu dans le traitement des troubles mentaux. Cette thérapie repose sur la reconnaissance puis la modification progressive des actions négatives engendrées par le trouble. Dans le cas de la trichotillomanie, cela consiste à traiter les sources d’angoisse et de stress et à agir pour remplacer l’arrachage des poils et cheveux par un autre geste plus naturel. 
Des TCC parfois accompagnées de la prise d’antidépresseurs sur une durée très limitée, pour traiter une détresse psychologique jugée sévère par le praticien. 
Un trouble dont le traitement ne peut être décidé que par un professionnel.

 

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