Si avoir des ami(e)s à qui tout raconter se révèle une nécessité pour plus d’une femme, certaines amitiés peuvent se révéler toxiques. Quand vous avez un proche qui vous inonde jusqu’à plus soif de ses problèmes, de ses états d’âmes et qui ne parle que de lui. Et encore de lui. Une attitude qui porte un nom : le trauma dumping. Un phénomène courant qui mérite une explication.
Trauma dumping : de quoi s’agit-il ?
Sous le néologisme de trauma dumping (ou décharge de traumatisme) se cache un comportement nuisible auquel chacun a certainement déjà dû faire faire un jour ou l’autre. A la machine à café comme dans l’environnement personnel. Un trauma dumping que l’on pourrait définir comme une personne qui expose à un interlocuteur, sans son autorisation, tous ses problèmes. Sans se soucier des conséquences possibles ou de la capacité mentale à les ingérer. Certes, nous avons tous besoin de raconter nos soucis à quelqu’un. Mais dans une relation partagée, lors d’une écoute acceptée. Tout le contraire du trauma dumping, où vous subissez, à sens unique, ce flot de paroles, souvent négatives voire traumatisantes. Et sans que la personne ne s’intéresse à vous. Sauf à susciter un sentiment de pitié.
Un comportement dangereux
Pour la « victime » d’un trauma dumping, les conséquences émotionnelles peuvent avoir un impact non négligeable. Pour peu que sa santé psychique ne soit pas au top. Avec comme effets probables, une hausse de l’anxiété, une angoisse face à cette situation déroutante, choquante. Un trauma dumping qui peut aussi réveiller certains faits douloureux enfouis au plus profond de soi. D’autre part, vous n’êtes (probablement) pas formée pour apporter les bonnes réponses attendues. Ni pour garder un certain recul face aux traumatismes ou problèmes exposés. Quant au « trauma dumper » le risque existe de le voir mis à l’écart par son cercle familial, amical ou professionnel. Avec une aggravation des symptômes.
Le danger présent sur les réseaux sociaux
Un trauma dumping devenu viral sur les réseaux sociaux. Sur TikTok notamment. Un risque non négligeable pour les adolescents, omniprésents sur les réseaux et non armés pour faire face à ces assauts psychologiques. Sur les réseaux, il n’est pas rare de lire des posts rédigés par des gens qui racontent, froidement, un drame personnel vécu ou dont ils ont été les témoins. Avec toutes les conséquences que ces faits peuvent avoir sur des esprits jeunes ou parfois fragilisés. « Un trauma qui peut bouleverser voire accentuer une fragilité émotive déjà préexistante » comme le souligne Caroline Haes, psychologue.
Comment réagir au mieux ?
La première réaction consiste à évoquer votre malaise. Pour mettre un stop et ne pas laisser s’installer ce comportement . Si les soucis ou les traumatismes racontés se révèlent sérieux, il est préférable de conseiller au « trauma dumper » une visite chez un spécialiste, pour une prise en charge thérapeutique. Et si la discussion et les conseils ne mènent à rien, il reste la solution radicale : celle de couper les ponts avec votre proche, votre amie. Il en va de votre propre équilibre.