La vie est loin d’être un fleuve tranquille. Et quand la mort emporte l’être aimé, le conjoint survivant reste désemparé. Dans un état qui passe de la sidération au déni. Comment réagir au mieux quand il faut faire face au veuvage à la cinquantaine, et devoir tout reconstruire ? Un sujet encore tabou mais qui, un jour ou l’autre, concernera chacun d’entre nous.
Ne jamais retenir ses émotions
Après un deuil, certains tendent à refouler les larmes, les sentiments de vide. Par peur du qu’en- dira-t-on, ou par orgueil. Une erreur pour Maud Vandornen, psychologue : « La meilleure façon de réagir est de se laisser aller à ses émotions du moment. De pleurer tout son soûl. Pour évacuer l’excès d’émotions, compréhensibles. Il peut être utile, également, de parler du défunt à ses proches. Notamment à ses enfants. D’évoquer avec eux les bons moments du passé. Parler avec les enfants permet aussi d’observer comment ils réagissent face au deuil. Mais vos émotions, ne les reportez pas sur vos (petits-)enfants, déjà bien peinés. Inutile de leur ajouter un poids bien trop lourd pour leurs jeunes épaules. Ils n’ont pas à vous prendre en charge. »
Gérer les affaires du défunt pendant le veuvage
Que faire des biens du conjoint, ses vêtements, ses livres, ses souvenirs. Que garder, que jeter ? « Une tâche qui réclame un moment de réflexion, pour ne pas agir dans la précipitation au risque de regretter certaines actions. Se débarrasser de tout, tout de suite ne sera jamais profitable. Tout jeter en bloc n’éliminera pas la peine ressentie. Tout garder non plus, d’ailleurs » explique Maud Vandornen. Un tri souvent jugé par le conjoint survivant comme indélicat, avec cette désagréable impression de violer l’intimité du défunt, de fouiller ses affaires. Mais garder certains objets personnels vous permettra de faire votre deuil tout en gardant le lien avec le disparu. Lesquels, vous seule avez la réponse.
Se tenir prêt pour un nouveau départ amoureux
Le deuil et le chagrin qui l’accompagne ne sont pas propices à la réflexion quant à l’avenir. Mais un moment viendra où il faudra penser à vous reconstruire une relation sentimentale. A sortir, voir de nouvelles têtes. Et retrouver un partenaire, à moins de vouloir à tout prix rester célibataire, coincée dans le rappel de vos amours défuntes. Laissez le temps et le hasard agir. Il n’y a rien de culpabilisant dans la démarche. Et ce nouveau compagnon, vous pourrez lui confier certains souvenirs liés au défunt. Comme une certaine marque de complicité, pour l’aider à prendre ses marques dans votre univers. Mais en gardant une certaine modération. Pour lui éviter cette impression d’être constamment comparé.
Consulter un psy pour s’en sortir
Après le deuil, chacun ne trouve pas la force de s’en sortir seul. Plutôt que la prise des antidépresseurs, il peut être judicieux de rencontrer un psychologue. Un professionnel rompu à cette thématique du deuil. Qui saura aider, écouter et guider la personne en deuil. Pour la remettre sur les rails et lui permettre d’obtenir cette résilience indispensable pour retrouver une signification à la vie.