confinement et sexualité

Confinement et sexualité : qu’en est-il ?

Tous conviés à rester à domicile depuis des semaines. Une situation inédite dont nous aurions pu profiter en couple. Pour mieux se retrouver sous la couette. Mais la réalité se révèle bien différente. Comme en témoigne le sexologue Alexandre Bacros.

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Love is in the air chantait John Paul Young en 1978. Est-ce vraiment le cas au sein des couples en cette période de confinement ? Être ensemble quasi en permanence donne-t-il envie de faire plus souvent l’amour ? Pour défricher le sujet, le sexologue Alexandre Bacros apporte son expérience à Fifty & Me.

Confinement et sexualité : enquête

Dans l’imaginaire collectif, un couple confiné ne peut qu’apprécier la possibilité de faire l’amour sans retenue. Mais le tableau reflète-t-il la réalité du moment? Non, précise le sexologue. « Il est impossible d’accepter cette vue qui se révèle trop tributaire de paramètres. Sans espaces de liberté laissés aux partenaires, être ensemble quasi en permanence peut devenir un souci pour les couples. Notamment pour entretenir le désir ou se supporter tout simplement. Par ailleurs, faire l’amour d’accord, mais comment gérer la promiscuité, la présence des enfants. Même si le désir est présent, faire l’amour peut donc vite devenir compliqué. »

Une sexualité féminine singulière

« De plus, souligne Alexandre Bacros, si l’homme fait l’amour pour se déstresser, presque de façon mécanique, le désir de la femme est davantage lié à l’émotionnel. Elle doit se sentir bien pour éprouver du désir. Avec cette période angoissante, il est donc difficile pour elle de se sentir épanouie et de souhaiter avoir des relations sexuelles. Donc, je ne crois pas vraiment que les couples font plus l’amour aujourd’hui par rapport à la période pré-confinement. Ils ne restent pas tous abstinents, bien entendu, mais nous ne sommes pas (plus) dans une période d’euphorie sexuelle. »
Quels conseils avancer pour relancer une libido qui aurait à subir ce confinement ? « Bien avant de penser à rebooster la libido, il faut d’abord rétablir la communication au sein du couple. Et régler toutes les mésententes présentes. A partir de là, les partenaires pourront ensuite penser à réintroduire la notion de sexualité. »

Et l’instant d’après ?

Cette pandémie laissera-t-elle des traces au sein de notre sexualité ? « Je ne le pense pas. Parmi les couples déjà formés, la vie se poursuivra comme avant. Par contre, c’est vrai que pour les personnes célibataires à la recherche d’une union, cela risque d’être plus compliqué à moyen terme. Constituer une relation avec l’autre devra se faire avec tous les problèmes bien connus et auxquels il faudra ajouter en plus les mesures de distanciation. Mais je reste positif et je ne doute pas du retour à la normalité. »

Enfin, s’il vous fallait retenir un élément positif quant au confinement, comment pourriez-vous le définir ? « Sans prévoir l’avenir (rires), je dirais qu’au sein des couples qui fonctionnaient bien avant la crise, la situation restera identique. Quant aux couples où existaient déjà des problèmes, de communication ou sexuels, ce confinement va mettre à jour tous ces éléments, et probablement les amplifier. Avec comme conséquence positive probable, la prise de décision de les résoudre, éventuellement  par la consultation d’un thérapeute ou d’un sexologue. »

Contact : AlexandreBacros.be

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