baiser

Éloge du baiser

Le baiser porte l’excitation et l’orgasme. Tout comme il conforte la relation amoureuse. Plus les personnes s’embrassent, plus elles se disent satisfaites de leurs relations amoureuses, comme le révèle une étude.

Reading Time: 3 minutes

Qui après des années de relation, embrasse encore langoureusement son partenaire ? Qui commence encore à faire l’amour par de voluptueux baiser ? Avec le temps, bien des couples ont tendance à négliger cette part de plaisirs. Pourtant ce petit geste humain est important pour les relations amoureuses. Très important même ! Chacun le pressent et une équipe américaine nous le confirme. En 2020, Dean Busby, Veronica Hanna-Walker et Chelom Leavitt de la Brigham Young University dans l’Utah publient les résultats de leur étude joliment intitulée “A kiss is not just a kiss” (1) qui confirment la puissance érotique et relationnelle du baiser. Après avoir interrogé quelque 1605 participants en couple depuis au moins deux ans, les chercheurs constatent que plus les personnes disent embrasser leur partenaire, plus elles signalent des niveaux élevés d’excitation et d’orgasme au cours de leurs deux dernières relations sexuelles. Le baiser est ainsi associé à un sentiment de satisfaction sexuelle.

Le baiser, un antistress !

Et comme en amour, tout est lié – plaisirs physiques comme émotions et sentiments –, plus les personnes s’embrassent, plus elles se disent satisfaites de leurs relations amoureuses. Et pour couronner le tout, plus elles prodiguent de baisers, moins elles se sentent anxieuses. Le baiser a cet autre avantage de diminuer le stress !
“Les baisers peuvent être des outils utiles pour renforcer les aspects émotionnels et sexuels des relations. Embrasser davantage votre partenaire peut augmenter l’excitation sexuelle, la probabilité de ressentir un orgasme pendant les rapports sexuels et augmenter les sentiments d’attachement entre les partenaires. Les baisers sont une petite partie des relations amoureuses, mais il est important de ne pas les oublier”, déclare Hanna-Walker au site PsyPost consacré aux recherches sur le comportement humain, la cognition et la société.
Nos baisers et leur fréquence seraient même d’excellents indicateurs de la force de la relation et de sa qualité sexuelle selon les auteurs de “A kiss is not just a kiss”. Rien de moins ! Ils sont importants pour maintenir la qualité d’une relation amoureuse. Par contre au début d’une relation, ils auraient d’autres fonctions. Si l’on en croit les chercheurs de l’Université d’Oxford, Rafael Wlodarski et Robin Dunbar, le baiser nous permet d’évaluer inconsciemment un partenaire potentiel. On le goûte, on le sent et on pressent ce que l’autre est. S’embrasser serait un moyen de détecter des signaux biologiques de compatibilité ou de bonne santé générale.

Un pilier du désir

L’approche est moins romantique et on préfère retenir que s’embrasser rapproche les cœurs et les corps. On se plonge dès lors avec bonheur dans la lecture de L’éloge du baiser (éd. Flammarion). L’auteure Céline Hess Halpern y aborde maintes dimensions de ce geste humain, aussi bien historiques, psychologiques, scientifiques, culturelles, artistiques. L’avocate nous explique au passage combien dans sa pratique, elle a vu des baisers bouleverser le cours de conflits conjugaux. “Embrasser est un véritable plaisir et fait partie de nos jeux érotiques majeurs ! Le baiser réveille le désir chez les deux partenaires. Il fait monter l’excitation, aussi parce qu’il fait jouer trois de nos cinq sens : le goût, le toucher et l’odorat. De multiples facteurs sensoriels sont alors en éveil. Avec les caresses de la langue et des lèvres partout sur nos visages et nos corps, aussi sur nos zones érogènes, notre bouche, notre âme même, deviennent vite fougueuses et brûlantes, pleines d’émoi de feu intérieur ! Tout est lié et le baiser est une prémisse déterminante dans notre sexualité ! Je dirais même que c’est l’un des piliers du désir ! D’autant qu’il provoque une libération de neurotransmetteurs, comme la dopamine, hormone du désir et la sérotonine, hormone de l’humeur”, explique Céline Hess Halpern.
On ne résiste pas au plaisir de citer un passage de la tirade du baiser du Cyrano de Bergerac d’Edmond Rostand : “Un baiser, mais à tout prendre, qu’est-ce ? Un serment fait d’un peu plus près, une promesse plus précise, un aveu qui veut se confirmer, un point rose qu’on met sur l’i du verbe aimer ; c’est un secret qui prend la bouche pour oreille, un instant d’infini qui fait un bruit d’abeille, une communion ayant un goût de fleur, une façon d’un peu se respirer le cœur, et d’un peu se goûter, au bord des lèvres, l’âme !”

(1) M. Busby, V.Hanna-Walker, and Ch. E. E. Leavitt. (2020) « A kiss is not just a kiss : kissing frequency, sexual quality, attachment, and sexual and relationship satisfaction ».  Sexual and relationship Therapy.

 

Photo Shutterstock.


© Fiftyandme 2024