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Le sexe participe-t-il à notre bien-être ? 

Le sentiment des plus subjectifs de bonheur participe à notre santé et notre longévité. Mais le sexe participe-t-elle à cette impression après 50 ans ?

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Qu’est ce que le bonheur ? Difficile de répondre à cette question… Sans doute est-il plus facile d’interroger le bien-être. Celui-ci pourrait être défini comme une expérience toute subjective de satisfaction générale qui mêle l’émotionnel et l’intellectuel, à moins qu’il ne soit aussi un mélange d’optimisme et de positivité s’accompagnant d’un jugement serein sur le pourquoi du comment de notre présence sur terre. Quoi qu’il en soit, ce bien-être n’est pas un luxe mais un élément essentiel à notre santé. Les chercheurs Chida et Steptoe ont montré dans une étude de 2008 (1) que le bien-être psychologique est associé à une réduction de 28% de la mortalité chez les individus en bonne santé. D’autres travaux plus récents ont même montré que les affects positifs, les impressions de jouir de la vie et d’être heureux tout comme l’optimisme protègent contre le risque de maladie coronarienne et réduisent les risques de mortalité jusqu’à 35 %. Chez les aînés, les choses ne sont guère différentes; on sait combien le sentiment d’être heureux est gage de santé et même de longévité. Mais quels sont les liens entre ce bien-être et la sexualité quand on est senior ? Quid du sexe quand on est âgé ?  La sexualité participe-t-elle encore à ce sentiment de bien-être? C’est ce que s’est demandé la chercheuse anglaise Lee Smith attachée à l’Université Anglia Ruskin à Cambridge (2). Pour ce faire, aidée par des collègues anglais, autrichien, italien et turque, elle a interrogé quelque 3.000 hommes et près de 4.000 femmes – 3 834 exactement –  ayant plus de 50 ans. Elle s’est intéressée à leurs activités sexuelles, à ce qu’ils faisaient ou ne faisaient pas au lit. Elle leur a demandé s’ils s’embrassaient, se caressaient, se pénétraient, se masturbaient, à quelle fréquence ils se rapprochaient. Elle les a aussi questionnés sur leur joie de vivre. Avaient-ils le sentiment de se réaliser ? D’être autonomes ? Se sentaient-ils pleins d’énergie ? Avaient-ils des amis ?

Le sexe, c’est la vie

Les résultats sont sans appel ! Les hommes et les femmes ayant déclaré une activité sexuelle au cours de l’année écoulée ont un sentiment de bien-être bien plus élevé que ceux n’ayant pas été sexuellement actifs. On note que ce sentiment est porté, amplifié par l’impression d’être émotionnellement proche de l’autre pendant les rapports. Quant à la fréquence de ces rapprochement sensuels et sexuels, elle joue également un rôle mais différemment selon les genres. Les hommes ont le sentiment de jouir davantage de la vie quand ils se connectent à l’autre par des baisers et des caresses et quand ils ont plus de deux rapports sexuels par mois. Les femmes ont ce même sentiment de plénitude quand elles partagent fréquemment des baisers, caresses ou attouchements mais sont moins attachées à la fréquence des rapports.

Petit bémol pour les messieurs qui ont des problèmes d’érection. De tels soucis de performance diminuent fortement leur sentiment de bien-être. Mais que ces messieurs se rassurent, un rendez-vous chez le médecin et une prescription de viagra ou équivalent peut très souvent supprimer de telles difficultés liées à l’âge. Tout comme chez les femmes, l’incapacité à jouir impacte leur bien-être mais dans une moindre mesure. Pour ces dernières, sans doute doivent-elles travailler le lâcher-prise par la “pleine conscience” car les années impactent peu leurs capacités orgasmiques.

Libération d’endorphines

Même si la sexualité est souvent considérée (à tort) comme moins importante avec l’âge, on ne s’étonne pas de tels liens entre sexe et bien-être. Les chercheurs nous donnent d’ailleurs des explications à ces corrélations significatives. Ils nous rappellent combien de nombreux travaux scientifiques ont démontré que le sexe est associé à une meilleure santé et qu’une meilleure santé est liée à une plus grande joie de vivre. Ensuite, ils évoquent la libération d’endorphines qui se produit pendant l’activité sexuelle ainsi qu’au moment de l’orgasme. Les endorphines génèrent, on le rappelle, un sentiment de bonheur ou de béatitude. En outre, les personnes qui ont des rapports sexuels avec leur partenaire sont susceptibles de partager une relation plus étroite, de se sentir émotionnellement plus proches et qui dit proximité émotionnelle dit bien-être. Enfin, les rapports sexuels peuvent être considérés comme une forme d’activité physique susceptible d’apporter des bénéfices physiques et psychologiques similaires à ceux de n’importe quelle activité, et donc d’apporter des bénéfices physiques et psychologiques similaires. Mais que de telles conclusions ne vous contraignent pas. Chacun et chacune choisit !

(1) Chida   Y. , Steptoe   A.  Positive psychological well-being and mortality: A quantitative review of prospective observational studies. Psychosom Med  2008

(2) Lee Smith, Lin Yang, Nicola Veronese, Pinar Soysal, Brendon Stubbs, Sarah E. Jackson, Sexual Activity is Associated with Greater Enjoyment of Life in Older Adults, Sexual Medicine, Volume 7, Issue 1, March 2019.

 

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