femmes infidèles

Qui sont les femmes infidèles ?

Une enquête menée à la demande du site Gleeden, spécialisé dans les rencontres extraconjugales, permet de brosser le profil des femmes infidèles. Et le résultat a de quoi surprendre.

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Lapidation, noyade, fouet, tonte des cheveux, mise au couvent, peine de prison pour le code Napoléon de 1810… Que n’a-t-on imaginé pour punir les épouses volages, les femmes infidèles. L’infidélité féminine a été longtemps considérée comme la faute relationnelle suprême. C’est que la fidélité féminine a été un élément essentiel des sociétés patriarcales qui s’appropriaient ainsi leur fertilité et assuraient aux hommes la paternité des enfants ! Les choses ont heureusement changé. Les femmes ont remporté certaines victoires dans leur combat pour l’égalité et la sexualité a fait sa révolution, aidée notamment par la mise au point de la pilule contraceptive et une plus grande acceptation de l’avortement. De plus, l’adultère n’est plus une faute pénale (en Belgique) même s’il a toujours des conséquences dans un divorce puisque la personne qui a commis l’adultère et demande une pension alimentaire, risque de ne pas l’obtenir.

De plus en plus de femmes infidèles, qui restent cependant loin derrière les hommes

Pourtant en ce troisième millénaire, l’infidélité n’est toujours pas perçue de la même façon que l’on soit un homme ou une femme, comme le montre l’enquête menée par l’Ifop en 2019 à la demande de Gleeden (*). Pour son dixième anniversaire, le site de rencontres extraconjugales a voulu savoir comment l’infidélité est aujourd’hui perçue, pratiquée et vécue par la gent féminine des principaux pays européens. L’enquête réalisée auprès de 5 000 Françaises, Italiennes, Espagnoles, Allemandes et Britanniques a permis de dresser la carte de l’infidélité féminine en Europe et le profil type de la femme infidèle (et par extension, celui des hommes ayant le plus de chances d’être trompés). Et ce que l’on découvre a de quoi surprendre.
Tout d’abord on constate que pas moins de 36 % des femmes interrogées ont eu dans leur vie un rapport sexuel avec une autre personne que leur conjoint. La palme revient aux Allemandes (43 %), suivies par les Françaises (37 %) et les Anglaises (33 %). Les pourcentages sont en augmentation puisqu’en 1971, 10 % des Françaises avouent avoir eu une relation extraconjugale et 33 % en 2016. Mais les femmes sont cependant  loin derrière les hommes puisque 30 % des Français reconnaissent avoir été infidèles en 1970 et 49 % en 2016.
Ces femmes estiment aussi que leur comportement infidèle est plus critiqué que celui des hommes car pas moins de 76 % des femmes interrogées estiment que dans la société, les gens sont plus choqués quand dans le couple, c’est la femme qui trompe… Notre époque n’est pas aussi émancipée et égalitaire qu’elle prétend l’être.

Femmes infidèles : belles, insatisfaites et formées

Mais le plus intéressant à relever dans cette vaste étude est la nature des facteurs contribuant le plus à l’infidélité. L’enquête  montre que le physique de la femme influence le comportement. La proportion de femmes infidèles avec leur compagnon actuel est plus élevée quand les femmes ont un indice de masse corporelle inférieur à la normale (24 %), se trouvent “très jolies” (27 %) ou s’estiment plus belles que leur conjoint (22 %).
L’insatisfaction sentimentale et sexuelle constitue l’autre facteur déterminant si l’on en juge par la proportion élevée de femmes infidèles avec leur partenaire actuel, parmi celles qui se disent insatisfaites de leur vie sentimentale (21 %) et notamment chez celles ayant pas ou peu d’affection pour leur conjoint (24 %). Celles qui sont insatisfaites de leur vie sexuelle (22 %) sont deux fois plus nombreuses que celles qui sont très épanouies dans l’intimité (11 %). De même, les femmes qui jugent leur partenaire attentif à leur plaisir sont deux fois moins nombreuses à tromper : 13 % contre 20 chez celles qui trouvent leur conjoint non attentif.
Le capital social et culturel influe aussi avec des taux plus élevés parmi les femmes les plus diplômées (16 %) ou les plus élevés dans la hiérarchie sociale : 19 % parmi les classes supérieures, soit deux fois plus que dans les classes populaires (10 %). Cela peut s’expliquer par le fait que leur statut les rend moins sensibles au qu’en-dira-t-on mais également au fait que leur milieu social et professionnel leur offre plus d’opportunités de rencontres. Bouger, voyager pour le boulot, cela permet davantage de rencontres et d’opportunités qu’une semaine passée à bosser dans une usine.

Citadines et peu aidées dans le ménage

Le lieu de résidence apparaît également comme un facteur influençant la fidélité, au regard de la proportion plus élevée de femmes infidèles chez les Françaises vivant dans les centres-villes des grandes agglomérations (20 %) par rapport à celles vivant en milieu rural (10 %). Les villes offrent non seulement des possibilités de rencontres plus grandes mais elles garantissent en même temps un certain anonymat et une grande liberté d’action. Et puis les grandes villes ont bien davantage que les campagnes des personnes qui cumulent formations, capitaux culturels, aisance financière et forte sociabilité professionnelle.
Enfin, il est intéressant de noter que les Françaises trompent d’autant plus leur conjoint quand ce dernier ne participe pas aux tâches ménagères : la proportion d’infidèles étant trois fois plus élevée chez les Françaises en faisant beaucoup plus que leurs partenaires (17 %) que chez celles en faisant moins que leur conjoint (10 %).
Pour résumé, le profil type de la Française infidèle serait avant tout celui d’une femme dotée d’un certain capital esthétique, social et culturel, évoluant plutôt en milieu urbain et pour laquelle les aventures extraconjugales constituent un substitut à une vie de couple défaillante sur le plan sentimental et sexuel. À bon entendeur…

(*) Étude Ifop pour Gleeden.com réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 11 au 15 avril 2019 auprès d’un échantillon de 5 026 femmes, représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus résidant en Italie, en Espagne, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni.

 

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