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Alzheimer, ces symptômes qui doivent vous alerter

S’il existe bien une maladie qui fait peur, autant -si pas plus- que le cancer, c’est bien l’Alzheimer. Une maladie dégénérative qui touche par le côté humiliant de ses symptômes. Ces derniers dépassent largement le fait de perdre la mémoire. Sachez les déceler au plus tôt !

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Tous les neurologues partagent le même avis. Les maladies liées à la démence vont exploser dans les prochaines années. Dont l’Alzheimer. Sa seule évocation provoque la peur de perdre sa dignité et son autonomie. Une maladie qui débute bien avant les premiers symptômes connus. Et qui n’attend pas le nombre des années. Dès la cinquantaine, elle peut se développer pendant des années avant de se montrer en plein jour avec un malade au stade avancé.

Sans pousser à la panique, il est nécessaire de prendre en compte des faits, a priori sans rapport avec la maladie, qui surviennent au quotidien. Quand ils ont lieu, les seniors concernés ne pensent pas forcément à l’Alzheimer, d’autant qu’il n’existe pas de profil à risque type. La maladie n’est pas héréditaire et frappe au hasard. Même au sein de populations jeunes, comme les quinquas.

Certains soucis de santé et de comportement doivent être tenus à l’œil, comme autant de signaux d’alarme. Il va de soi que certains symptômes constatés peuvent avoir une autre origine, comme un accident vasculaire ou une dépression. Un entretien avec un médecin – gériatre peut être nécessaire, tout autant pour rassurer que pour réaliser des tests complémentaires. Dans la prévention, le rôle de l’entourage est capital. C’est lui qui remarque bien souvent les signes précurseurs et alerte les autorités médicales.

Les symptômes à surveiller, sans céder à la panique

Ce qui doit inquiéter l’entourage, ce n’est pas un fait isolé mais la combinaison répétée d’éléments. Prendre la maladie à temps ne permettra pas de la guérir, mais d’en ralentir le développement.

  1. Désorientation à la fois dans le temps et l’espace. La personne ne sait plus si l’on est samedi ou mercredi, si l’on est en été ou pas. Et confond certains lieux.
  2. Perte de mémoire à court terme. Oublier des noms propres est naturel, mais ne plus se souvenir de ce que l’on a mangé au déjeuner ou ce que l’on a fait de sa journée l’est beaucoup moins.
  3. Difficultés pour réaliser des tâches quotidiennes simples. Alors que tout allait bien jusqu’à présent, le fait de devoir réfléchir pour mettre en route un appareil, pour rédiger un document etc. doit poser question.
  4. Perte d’objets. Si vous perdez de plus en plus vos objets habituels, et que vous les retrouvez dans des endroits saugrenus, l’attention doit être de mise. C’est un signal d’alerte non négligeable.
  5. Perte de mémoire. Le trouble le plus connu de l’Alzheimer. Là aussi, perdre la mémoire est courant avec l’âge et n’a pas toujours un lien avec la maladie. Des tests peuvent être effectués pour cerner son origine. Faites le test avec votre proche : demandez-lui les dates d’anniversaires dans la famille. S’il ne peut s’en souvenir, méfiance.
  6. Troubles de jugement. Un malade d’Alzheimer n’est plus à même de constater des soucis médicaux et d’avoir conscience de devoir se soigner.
  7. Personnalité différente qui se met en place. Là aussi, ce signe peut signifier autre chose que l’Alzheimer, comme une dépression, mais doit être tenu à l’œil. Ainsi, si votre proche, auparavant joyeux et capable de s’investir, ne quitte plus le fauteuil, avec une phase d’apathie prolongée, cela peut alerter également sur un risque de début de maladie. Si la venue de petits-enfants ne provoque plus aucune joie, il y a peut-être lieu de s’inquiéter.
  8. Troubles de l’humeur. Un malade d’Alzheimer a des sautes d’humeur, et passe de l’euphorie aux crises de colères subites ou aux moments d’idées noires. Un symptôme qui peut ressembler à un état dépressif.
  9. Tâches abstraites difficiles à réaliser. Pour certains, il sera difficile de pouvoir utiliser un appareil, de saisir des nuances ou de gérer un compte.
  10. Troubles liés à la parole. Soudainement, vous perdez l’usage de mots simples, votre conversation est décousue, avec des mots incohérents. Une personne atteinte d’Alzheimer aura de grandes difficultés à finir ses phrases, avec un raisonnement coupé en plein élan. Un signe de la maladie.

Il peut être utile de préciser que l’on ne meurt pas d’Alzheimer en elle-même, mais des complications qui surviennent.

L’Alzheimer ? Un enjeu de société majeur qui n’a pas encore fini de faire parler de lui.

Pour davantage d’informations, sur les symptômes, la maladie et les conseils destinés aux aidants, rendez-vous sur le site www.alzheimerbelgique.be

Alzheimer, 100 questions pour une maladie

Et pour en savoir plus, recommandons la lecture d’un ouvrage paru en 2018 aux éditions Tallandier, Alzheimer en 100 questions.  Son auteure, Marie Sarazin, professeure de neurologie et spécialiste reconnu de la maladie, dresse un portrait complet d’une maladie qui fait peur et qui n’est pas réservée aux personnes âgées. N’importe qui peut être touché. Il n’est guère possible de dresser un profil à risque. Ce qui rend cette maladie d’autant plus sournoise et effrayante.

Comprendre, soigner, accompagner. La maladie d’Alzheimer en 100 questions. Par Marie Sarazin. Editions Tallandier, 368 pages

Comme l’explique le professeur à l’UCL Philippe van den Bosch, la fréquence de la démence dans la population est de 9,3% chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Elle atteint 26,4% chez les individus âgés de 85 ans et plus et de 34,8% chez les nonagénaires.  En Belgique, environ 172.000 Belges souffrent de démence. Un chiffre qui doublera sans doute d’ici 2050 pour atteindre 350.000 cas, étant donné l’augmentation de l’espérance de vie.


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