lypémanie

Lypémanie, quand la mélancolie rythme le quotidien

Si les aléas de la vie génèrent parfois des moments de tristesse à gérer, pour certains d’entre nous, cet état de mélancolie reste permanent. Une pathologie connue sous le nom de lypémanie.

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Si l’actualité n’aide pas à voir la vie en rose, pour certaines personnes un état de tristesse permanent les empêche de profiter des bons moments de l’existence. Et si l’on parlait de lypémanie ? Une pathologie loin d’être anecdotique, qui toucherait, selon les études disponibles, entre 10 et 20% de la population. Femmes et hommes confondus. Une mélancolie sévère qui appelle un suivi. Des traitements existent.

La lypémanie expliquée

Lypémanie, un mot articulé autour du mot grec, « lype », tristesse. Un terme qui ne date pas d’hier puisqu’il a été inventé au 19e siècle par le psychiatre français Jean-Etienne Esquirol. A l’époque, il décrivait déjà cet état d’esprit comme une impossibilité de ses patients à profiter de la vie. Avec cette envie de rien vécue par les malades. Figés dans cette phase de mélancolie profonde, sœur de la dépression. Plusieurs stars ont récemment révélé dans les médias leur lypémanie. Comme Marc Lavoine, mais aussi Stromae ou Florence Foresti. Des stars qui ont mis des mots sur leur mal-être. Une action bénéfique pour permettre à ceux qui en souffre d’oser en parler autour d’eux.

Quels sont les symptômes fréquents ?

Les symptômes de la lypémanie sont souvent semblables à ceux de la dépression classique. Dont ceux-ci :

  • Une tristesse et de l’anxiété
  • L’impression que le futur sera sans issue
  • Une susceptibilité permanente
  • Des idées suicidaires
  • Des émotions négatives
  • Un manque de tonus et une sensation de vide.
  • Perte d’appétit et de sommeil. Problème de concentration.

Comment réagir face à cette mélancolie ?

« Comme je l’observe avec mes patients, les lypémaniaques sont comme figés dans leur état. Ils ne voient pas d’issue à cet état d’esprit marqué par la vision négative de la vie. La première chose que je pratique avec eux, c’est de les pousser à la parole. Pour découvrir les éléments déclencheurs, pour savoir s’il y a un passé familial à l’origine de cette lypémanie. Car cette pathologie a souvent une origine génétique. Un terme de lypémanie qui, entre parenthèses, n’est plus guère usité aujourd’hui, au profit de l’expression d’état dépressif chronique. En consultation, je tente de rallumer les pulsions de vie que nous connaissons presque tous. Cette mélancolie, j’explique qu’elle doit être acceptée, qu’elle peut être normale, tout en profitant de ce que la vie propose. Un déni du bonheur à briser au sein des lypémaniaques » souligne Marie Soulignas, psy.
Mais parler de son état reste loin d’être la seule option. Un psychiatre pourra prescrire des antidépresseurs ou des anxiolytiques. Ainsi que des traitements à base de lithium, ce régulateur de l’humeur souvent prescrit pour la dépression. Un traitement qui passe également par une psychothérapie et le soutien de l’entourage pour accompagner le patient avec des activités positives. Comme des séances de sport, dont on connaît la sécrétion de sérotonine, qualifiée d’hormone du bonheur.


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