Et si faire chambre à part était bénéfique pour notre relation ?

Faire chambre à part est un sujet tabou dans notre société.  Pour beaucoup, c’est un signe que la flamme s’est éteinte… Alors que c’est parfois tout le contraire ! Dans son livre « Un lit pour deux, la tendre guerre », le sociologue Jean-Claude Kaufmann s’immisce dans le lit des couples. Parce que ce qui se passe sous la couette en dit long sur notre relation.

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Qu’avez-vous découvert sur le fait de dormir ensemble et qu’on ignorait ?

Jean-Claude Kaufmann : « La coutume de partager le lit conjugal remonte au Moyen Age. Une fois mariés, l’Eglise le prescrivait ainsi. Aujourd’hui, nous portons un regard différent sur les relations de couples. Si les partenaires veulent toujours créer ensemble un espace où ils se sentent bien à deux, ils revendiquent une certaine intimité. Ils n’ont pas peur de marquer une certaines distance. Les moments passés ensemble sont des instants choisis, y compris au lit. »

Aujourd’hui, les couples dorment de plus en plus séparés, vous imaginez…

JCK: « Faire chambre à part n’est pas nouveau, mais cela se produisait que dans la bourgeoisie. Aujourd’hui, la tendance s’observe dans tous les milieux sociaux. Aux débuts, les couples vivent souvent en symbiose et s’endorment dans les bras l’un de l’autre. Avec le temps, cela devient plus rare. Vous avez mal aux bras, vous avez trop chaud,… Certaines couples ne se découragent pas pour autant et préfèrent dormir ensemble coute que coute. Tandis que d’autres préfèrent privilégier le confort en optant pour des chambres séparées. »

Cela ressemble un peu à l’extinction de la flamme !

JCK: « Beaucoup de couples de couples qui font chambre à part le voit comme une occasion de rallumer leur vie amoureuse et pimenter leur vie sexuelle. Cela ne veut pas dire qu’il n’y plus de séduction. Une femme m’a dit un jour qu’elle et son mari dormaient séparément une fois par semaine. D’autres couples se glissent dans le lit ensemble mais passent la nuit chacun de leur côté. Chacun essaie de trouver sa propre solution. Et cela peut parfois sauver des couples. »

Vous insistez sur l’importance d’un rituel de coucher…

JCK: « En effet. Autrefois, la société était organisée différemment. Aujourd’hui, chacun suit son propre rythme. C’est donc aux partenaires qu’il appartient de façonner leur relation. Et cela a beaucoup à voir avec l’ambiance de la chambre à coucher et la façon dont elle est utilisée. Le lit est une sorte de bulle. Ce qui compte, c’est que vous y fassiez des choses en couple, que vous y instauriez des règles concoctées à deux : un long oreiller ou deux oreillers séparés, une ou deux couettes, lumière ou pas, la fenêtre ouverte ou fermée…

Sans parler des petits rituels du coucher, des baisers, d’avoir son côté du lit… Un couple a besoin de se réinventer en permanence. Et c’est surtout au lit qu’on voit si une relation est saine. Dormir dos à dos, l’un contre l’autre, n’est pas la même chose que dormir dos à dos au bord du lit. Les premiers signes d’une crise, soit dit en passant, apparaissent souvent d’abord dans le lit.

La proximité physique peut être une torture quand vous ne vous aimez plus. Faire chambre à part peut parfois devenir une nouvelle façon d’être ensemble… et/ou de rompre avec les (mauvaises) habitudes ».

Envie de creuser le sujet ? On vous conseille de lire « Un lit pour deux, la tendre guerre » du sociologue Jean-Claude Kaufmann.

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