hyperphagie

L’hyperphagie, ce trouble alimentaire méconnu

Manger vite et beaucoup, sans avoir faim, pour calmer une angoisse ou combler un vide. Une (mauvaise) habitude relativement fréquente en situation de stress. Comme celle que nous subissons face au Covid -19. Un trouble qualifié par les médecins d’hyperphagie. Explications.

Reading Time: 2 minutes

L’assiette, votre refuge

Avec cette période de crise sanitaire, notre quotidien se révèle perturbé et source de stress. Familial comme professionnel. Une période d’incertitude face à laquelle chacun tente de faire face à sa façon. Manger, souvent et trop, se révèle comme l’une des solutions choisies pour calmer cette angoisse permanente. Un trouble alimentaire qui porte un nom : hyperphagie.

Un trouble identifié et bien défini

Pour les spécialistes, l’hyperphagie se définit en premier lieu par une surconsommation de nourriture sans réel besoin de combler une faim. Manger seul, trop, et plus vite que lors d’un repas normal. Pour le malade, il s’agit d’une réaction physique à une détresse psychologique.

Un trouble qui sera avéré par la fréquence des crises, au moins une par semaine depuis au moins six mois. Contrairement à d’autres TCA (troubles du comportement alimentaires) comme l’anorexie ou la boulimie, l’hyperphagie ne donne pas lieu à des séances de vomissements ou de prise de laxatifs.

Quel profil dresser de l’hyperphagique ?

Un trouble bien suivi par le milieu médical. Qui a pu définir le profil du patient type. Plutôt âgé de 40 à 50 ans, avec un pourcentage de 3% de femmes atteintes. Certains éléments augmentent le risque d’hyperphagie, comme la tendance au stress ou à la dépression, la consommation de certains médicaments, les antécédents familiaux ou des modifications du quotidien qui peuvent dérégler le comportement.

Quels sont les causes ?

Généralement, elles sont à rechercher dans un manque d’estime de soi, de désordres liés à des régimes ou des situations de mal-être continu. On peut les rencontrer aussi comme effet secondaire de la prise de médicaments (comme des neuroleptiques).  Ou comme un refuge bienvenu face à un désordre psychologique.

Une hyperphagie qui menace la santé

Une habitude dangereuse pour la santé. Avec en première ligne, un surpoids qui peut mener à une obésité morbide. La conséquence la plus visible de ce trouble. Mais qui peut s’accompagner d’autres pathologies tout aussi néfastes. A commencer par le risque de diabète de type II, d’augmentation du mauvais cholestérol (cholestérolémie), d’apnée du sommeil et d’hypertension artérielle. Des conséquences qui agissent aussi sur le mental. Avec de la culpabilité, un sentiment d’impuissance face à cette rage de consommer. Un dégoût de soi et l’isolement social qui s’ensuivra.

Quels traitements adopter ?

Comme toute pathologie, l’hyperphagie (appelée aussi hyperphagie boulimique) nécessite un suivi médical. Pluridisciplinaire en ce qui la concerne. Un traitement qui requiert avant tout une aide psychologique (thérapies comportementales et cognitives) quant aux causes de ce besoin de s’empiffrer. Le patient doit réapprendre à gérer la prise de nourriture. A éprouver du plaisir et à trouver la porte de sortie de son addiction. Sans recourir aux régimes, inutiles.

Une psychothérapie qui dépassera le simple cadre alimentaire pour dresser un bilan génétique, avec l’examen des antécédents familiaux et psychologiques. Contrairement à d’autres addictions, celle liée à l’alimentation sera traitée non pas pour la supprimer, mais pour mieux réguler la prise d’aliments. Tel sera le rôle du diététicien nutritionniste. Une prise de médicaments sera possible, pour agir sur les causes psychologiques sous-jacentes à l’hyperphagie. Comme les troubles de dépression.


© Fiftyandme 2024