« Nous aimons tous voyager, souvent vers des destinations exotiques au-delà des frontières européennes. Malheureusement, cela peut comporter des risques pour la santé », explique le Dr Charlotte Martin, infectiologue et responsable de la Travel and Vaccine Clinic au CHU Saint-Pierre. « Des mesures de prévention (conseils eau, prévention moustiques…) et les vaccins nécessaires suffisent pour diminuer fortement ces risques, mais ces précautions restent beaucoup trop négligées. Cela accroît le risque d’infection et de maladie en voyage ou au retour, sans parler de la contagion potentielle dans certains cas. »
« Un voyage sans problèmes de santé, sous les tropiques ou plus près de chez soi, dépend entièrement d’une bonne préparation. Tout le monde, y compris les voyageurs expérimentés et les personnes visitant des familles dans leur pays d’origine, doit bien s’informer des risques sur le lieu de destination. Une personne avertie en vaut deux », confirme le Dr Ula Maniewski de l’Institut de Médecine Tropicale d’Anvers.
Des vaccins à la carte
« Il est difficile de dresser une liste des vaccins à réaliser avant de partir. La décision de vacciner le voyageur dépend des risques réellement encourus, compte tenu du projet de voyage et de son contexte personnel. Celle-ci s’inscrit donc dans une approche très personnalisée », explique le Dr Charlotte Martin. De nombreux éléments doivent être pris en compte estime la spécialiste : ils sont liés au contexte épidémiologique international, à la situation sanitaire et au niveau d’hygiène de la ou des zones visitées, aux conditions du séjour (saison, activités sur place, modalités d’hébergement, durée), à des facteurs de risque individuels (âge, antécédents médicaux…), au statut vaccinal antérieur et à d’éventuelles obligations administratives. « La toute première étape de ce programme doit être de vérifier l’état du carnet vaccinal du voyageur au regard du calendrier vaccinal car certaines infections peuvent être endémiques dans le pays de destination (par exemple : diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, rougeole) », insiste-t-elle encore. « Autre notion essentielle à rappeler, la nécessité de respecter un délai entre la date du vaccin et le départ. »
Certains vaccins (comme par exemple celui de la fièvre jaune) ne sont pratiqués qu’au sein des centres de vaccinations internationales agréés. La fièvre jaune est une infection virale mortelle transmise par des moustiques qui ne piquent que pendant la journée. Elle est endémique dans certains pays d’Amérique du Sud (tout particulièrement au Brésil depuis janvier 2018) et d’Afrique. Il n’y a aucun traitement contre la fièvre jaune, mais il existe un vaccin très efficace et bien supporté. Les directives belges conseillent un seul rappel après 10 ans. Attention, un certificat de vaccination contre la fièvre jaune est exigé pour entrer dans certains pays. De même, la vaccination contre les infections invasives à méningocoques (avec le vaccin A, C, Y, W135) est obligatoire chez les personnes effectuant un pèlerinage à La Mecque.
Non obligatoires, les vaccinations contre les hépatites A et B sont recommandées et devraient être envisagées avant tout voyage. Le nombre de personnes exposées augmente de plus en plus en raison non seulement du nombre de voyageurs de plus en plus nombreux, mais également en fonction des destinations choisies. Ces deux vaccinations, une fois complètes, protègent à vie contre ces deux maladies. La vaccination contre la rougeole est également recommandée, et tout particulièrement cette année face à une recrudescence de la maladie dans certains pays.
La rage, une maladie présente dans le monde entier
La rage refait parler d’elle. La plus forte prévalence est retrouvée dans le sous-continent indien où elle est endémique ainsi qu’en Asie du Sud-Est, en Amériques Centrale et du Sud. Les premiers responsables de la transmission de la rage sont les chiens errants qui pullulent dans ces pays ainsi que des animaux sauvages. Tout risque d’exposition doit faire l’objet d’une prise en charge immédiate.