ménopause

Ménopause et sexualité : stop aux idées reçues !

La ménopause épanouie, le Dr Catherine Markstein anime des groupes de femmes autour de la cinquantaine. Pour informer et inviter chacune à s’émanciper des idées reçues sur les femmes, la santé, la ménopause, la sexualité. Et faire des choix pleinement conscients… Rencontre.

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Comment, dans notre société, considère-t-on les cycles et plus particulièrement les bouleversements hormonaux que connaissent les femmes à des moments clé de leur vie ?

Dans notre société, tout est basé sur la performance. Et comme les fluctuations font peur, il y a une tendance à toujours vouloir tout normaliser. C’est le cas pour ces moments de transition liés aux cycles féminins. Avec, bien sûr, la ménopause qui signe, naturellement, l’arrêt des règles. Et pourtant, on a du mal à l’accepter. Donc, pour « normaliser », on médicalise…

« Ménopause » ? On dirait presque un vilain mot ! Tant il est associé à carence (en œstrogènes), bouffées de chaleur, ostéoporose, sécheresse vaginale… Rien que du positif !


Et pourtant, c’est une période de transition formidable vers une autre forme de fécondité. Encore faut-il que les femmes soient à l’écoute de ce qui se passe dans leur corps, dans leur vie. Tous les moments de transition sont des moments de tension constructive. Laissons le chaos faire son œuvre pour oser la métamorphose ! Parce qu’à partir de ce chaos, le corps, avec ses propres capacités, retrouve son équilibre. Soit dit en passant, si l’on voit les bouffées de chaleur comme une catharsis, un moyen qu’a trouvé le corps de se nettoyer, ça change tout, non ? Si les ovaires produisent moins d’hormones, ce n’est pas pathologique, au contraire ! C’est une évolution physiologique tout à fait normale et bien adaptée à ce nouveau cycle de vie.

La diminution d’œstrogènes dans le corps aurait-elle une influence sur le désir sexuel ?


En aucun cas ! A tout âge, le désir est multifactoriel. Il dépend du climat et du lieu, des conditions de vie, de la relation que l’on a avec son partenaire, de la nécessaire ou non contraception, etc. Or, justement, à la ménopause, les femmes sont libérées du poids de la contraception. Femmes accomplies, elles sont reconnues socialement, confiantes, bien dans leur peau et donc dans de bonnes conditions pour faire l’amour. C’est d’ailleurs à cet âge que certaines femmes expérimentent l’orgasme vaginal, le fameux point « G » ! Une femme ridée peut faire l’amour aussi bien (mieux ?) qu’une femme sans rides ! Alors, stop aux préjugés sur les femmes ménopausées. Ce qui est vrai, c’est qu’à 50/60 ans, hommes et femmes peuvent ressentir l’envie de faire l’amour autrement. Il n’y a pas que la pénétration dans l’amour. Il y a tellement d’autres choses. Et qu’on arrête aussi de martyriser les hommes avec ce diktat d’avoir une érection à tout prix pour bien faire l’amour. Le culte de la performance tel qu’on le vit dans notre société donne les dérives qu’on connaît, avec, notamment, le recours aux petites pilules bleues qui ne sont pas sans risque. Qui a dit qu’il fallait être une « sex machine » jusqu’à la tombe ? Il y a tout un travail de remise en question des stéréotypes de « l’homme qui doit toujours être prêt à baiser » !

 


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