Une séparation, un deuil, un célibat devenu trop lourd et trop coûteux à supporter au fil des années … Les raisons ne manquent pas pour dénoncer ces moments de solitude qui surviennent au cours d’une vie. Et qui demandent souvent du courage et de la volonté pour y faire face. Nul n’apprécie vraiment de rester seul dans une grande maison ou un appartement devenu trop vide après le départ des enfants. Que faire ? Déprimer seule ? Tenter de retrouver un partenaire ?
Il existe aussi cette solution, qui fait de plus en plus recette : la cohabitation intergénérationnelle. Une idée qui a pris naissance en Espagne en 1997 avec le programme Vivir y Convivir.
Le principe est simple : une personne seule, souvent de plus de 60 ans, partage son habitat avec un jeune. Au vu du coût élevé des loyers dans les villes, de plus en plus de jeunes, garçons ou filles, prennent la voie de la cohabitation avec une personne de plus de 50 ans. Si ce type de ménage artificiel peut sembler étrange à première vue, il n’est pas dépourvu d’avantages. Tant s’en faut.
Un habitat de qualité, à prix modéré
Pour le jeune qui cherche un endroit où loger, ce type de cohabitation lui donne souvent l’occasion de contourner les prix de locations classiques, souvent élevés. Ici, les prix varient entre 180 et 300 euros par mois. Sans compter qu’il aura souvent accès à des logements souvent sympas, bien équipés, sûrs.
Une façon de rompre l’isolement
Pour la personne seule, l’arrivée d’un jeune dans son environnement peut ramener de la vie, celle emmenée par les enfants après leur départ. Des soirées passées ensemble, de la musique, des sorties possibles, une aide bienvenue en informatique. Des services rendus… Une présence réconfortante, tout simplement. Chacun peut partager son vécu avec l’autre. Autour d’un café, d’un repas pris le soir ensemble ….
Pour un jeune, cohabiter avec une personne plus âgée peut aussi rompre sa propre solitude quand il rentre des cours ou du travail.
Des activités communes
Si le courant passe bien entre les parties, elles peuvent s’organiser des activités, comme des sorties, un ciné, un restaurant, une visite culturelle. Chaque partie peut enseigner à l’autre quelque chose. Du jardinage, des parties d’échecs, des cours de musique… Un partage profitable pour tisser les liens entre différentes générations.
Ceci dit, cette cohabitation, pour être fertile en bons moments, demande aussi quelques aménagements à régler dès le début. Comme la possibilité ou non pour le jeune de recevoir ses amis, et à quel rythme. Accueillir un jeune ne signifie pas transformer l’habitat en auberge espagnole.
Une période d’essai pourrait être instaurée avant toute installation définitive, pour tester, notamment, la compatibilité des caractères.
En Belgique, plusieurs organismes permettent de se lancer dans une telle démarche. Comme l’asbl « 1 toit 2 âges » (1toit2ages.be), créée en 2009 et présente dans plusieurs villes de Belgique. Selon les chiffres diffusés sur le site de l’asbl, plus de 1500 binômes ont été créés en 2018. Preuve que le concept est viable et rencontre sa cible. Et vous ? Seriez-vous tentée par l’expérience ?