Sexualité et troubles érectiles : pannes en tout genre !

Comment faire face aux troubles érectiles ?

Comment anticiper les troubles érectiles après 50 ans ? Si les femmes ont largement le temps de se préparer et d’anticiper leur ménopause (vu tout ce que l’on dit et lit sur le sujet), les hommes peuvent se réveiller un matin avec un trouble érectile. Or, un homme qui ne s’attend à rien, risque de tomber de haut…

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Et l’andropause alors ?

Les troubles érectiles dûs à l’andropause chez les hommes ne sont pas aussi aussi brutaux que les femmes qui subissent la ménopause. Le psychologue québécois Yvon Dallaire illustre ceci avec beaucoup de pertinence et d’humour « Les femmes tombent en bas d’une montagne et les hommes roulent en bas d’une colline ».

A partir de 50 ans, on peut observer une baisse progressive de la testostérone. Cela peut survenir bien plus tard et ne concerne pas tous les hommes. La baisse des androgènes peut entraîner une fatigue, un état dépressif, une transformation du corps avec une fonte musculaire, une prise de poids voire une gynécomastie (développement des seins).

« Sur le plan sexuel, plus qu’une baisse de désir – la tête et le fantasme peuvent fort bien se dissocier du corps – c’est du côté de l’érection que se profile une zone de turbulence »

Rien de dramatique en soi puisqu’avant 50 ans un homme sur trois aura déjà rencontré un trouble érectile et que ce sera le cas pour un homme sur deux au delà. Avec l’âge, la réactivité érectile diminue – et oui, il faudra un peu plus de temps pour être au garde-à-vous – et la durée d’érection fera de même. Pas de quoi s’affoler, juste s’adapter, en jouer, ne pas juger et rassurer. Réassurance et bienveillance, voilà les maîtres-mots pour éviter à votre compagnon de tomber dans le cercle vicieux de la crainte de l’échec, tellement délétère pour l’érection que celle-ci risque d’en disparaître ! Lorsque le terrible mot «impuissance» est lâché – trouble ou dysfonction érectile, c’est mille fois mieux – deux modalités réactionnelles se présentent alors, l’évitement ou l’agir.

Dans l’évitement, l’homme choisit de brider ou nier son désir plutôt que de se trouver confronté à l’impossibilité de le mettre en oeuvre. Si vous y ajoutez des difficultés personnelles, professionnelles ou familiales, la perte d’estime de soi est énorme, et le sentiment d’impuissance ne se limite alors pas à la seule fonction érectile. De votre côté, vous risquez d’avoir le sentiment de ne plus être désirable voire aimée, et le dysfonctionnement érectile se mue alors en problème de couple. Avertis – car cet article est à lire à deux ! – de ce phénomène, n’hésitez pas à en parler ensemble, c’est la toute première chose à faire, et cela peut être suffisant pour traverser cette mauvaise passe !

A l’homme qui préfère se tourner vers l’action s’ouvrent plusieurs voies 

Tout d’abord, il peut s’en prendre à son environnement (stress au travail, fatigue, mésentente sexuelle et burn out conjugal). Il va alors se réassurer quant à sa « puissance » – de séduction ou sportive – par de nouvelles conquêtes féminines plus jeunes ou des activités physiques intenses. Il peut aussi décider de faire face, en couple, et, si cela ne s’arrange pas, de consulter. La psyché humaine est bien sûr beaucoup plus subtile et multiple que ces descriptions sommaires, mais le but de l’exercice est de vous permettre, çà et là, de retrouver des éléments en résonance avec votre propre histoire.

Que penser des traitements médicamenteux des troubles de l’érection ?

En l’absence de contre-indication médicale, la fameuse petite pilule bleue peut vous sauver la mise, en montrant à votre partenaire que sa belle mécanique n’est pas cassée et ainsi le sortir de la spirale de l’échec. Le problème, c’est évidemment qu’il faut programmer sa partie de jambes en l’air – mais on peut tout aussi bien en faire un sujet de réjouissance et s’y préparer allègrement – et la durée de l’érection qui peut persister au delà des limites souhaitées. Pour information, en dehors des comprimés (Viagra*, Cialis*, Levitra*, Spedra*), il existe un traitement en application locale dans le méat urinaire (Vitaros*) et des injections à faire à la base de la verge.

Hommes et femmes dans le même bateau

On peut vraiment faire le parallèle entre les difficultés d’érection et la sécheresse vaginale après 50 ans. On trouvera une part biologique – la baisse des hormones sexuelles dans les deux sexes – une part liée à l’image vieillissante que l’on a de soi – on se sent moins désirables et partant moins désirants – et enfin une grande part psychologique et affective !


Et pour dédramatiser le traitement, pourquoi ne pas mettre au même plan le lubrifiant pour Madame et le vasodilatateur pénien pour Monsieur ?


Un à un, la balle au centre !

1 DALLAIRE Y. (2007), « L’andropause ou la vie cachée des hommes », dans rontologie et Société

Article paru sur Lesboomeuses.com, en partenariat avec le webmagazine


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